Publié le 03 déc 2024Lecture 2 min
ACR 2024 | Rôle du scanner à double énergie dans l’exploration du rein goutteux : étude RENODECT
Anne CHOUBERT, Toulouse
Lors du congrès américain de rhumatologie, l’ACR 2024, l'étude RENODECT a mis en lumière les limites et les perspectives de la tomodensitométrie à double énergie pour détecter les dépôts cristallins d'urate monosodique dans les reins et les parois artérielles rénales chez des patients atteints de goutte et d'insuffisance rénale chronique.
La goutte, caractérisée par l'accumulation de cristaux d'urate monosodique (MSU), est connue pour ses effets dévastateurs sur les articulations et son implication dans diverses comorbidités, dont l'insuffisance rénale chronique. L'étude RENODECT, menée par une équipe franco-américaine, a exploré les capacités de la tomodensitométrie à double énergie pour détecter les dépôts de cristaux de MSU dans les reins et les artères rénales.
L'étude a inclus 27 patients présentant une goutte associée à une l'insuffisance rénale chronique de stade 2 à 4. Les patients ont subi des examens de tomodensitométrie à double énergie ciblant les reins, les genoux et les pieds, avec une analyse spécifique des lésions codées MSU dans les reins, les parois des artères rénales et les voies urinaires. Les résultats ont été évalués en croisant les données cliniques et les volumes de dépôts cristallins dans les articulations périphériques.
Les analyses ont révélé que, malgré des dépôts étendus de MSU dans les genoux et les pieds chez de nombreux patients, aucun véritable dépôt de MSU n'a été détecté dans les reins. Deux cas de lithiases urinaires ont été identifiés, initialement codés à tort comme MSU, mais corrigés grâce à des paramètres optimisés pour les calculs urinaires. Par ailleurs, cinq patients présentaient des plaques codées MSU dans les artères rénales, mais les paramètres de la tomodensitométrie à double énergie ont confirmé qu'il s'agissait de calcifications précoces, sans lien avec les volumes de dépôts périphériques.
Ces résultats indiquent que la tomodensitométrie à double énergie, bien qu'excellente pour détecter les dépôts articulaires, ne permet pas de diagnostiquer des dépôts rénaux ou vasculaires de cristaux de MSU. Cependant, elle s'avère utile pour différencier les lithiases asymptomatiques et caractériser les plaques artérielles précoces.
En conclusion, l'étude RENODECT démontre que la tomodensitométrie à double énergie ne peut détecter les cristaux d'urate dans les reins ou les artères rénales, mais offre un potentiel pour mieux comprendre les calcifications vasculaires et les lithiases urinaires dans la goutte. Ces conclusions invitent à poursuivre les recherches sur des outils d'imagerie capables de décrypter les interactions complexes entre la goutte et les atteintes rénales. Un pas important vers une prise en charge plus ciblée et personnalisée des patients goutteux souffrant d'insuffisance rénale chronique.
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