Troubles du comportement alimentaire : quel impact sur la santé osseuse ?

Les TCA, tels que l’anorexie mentale, représentent un défi majeur de santé publique. Ces troubles ne se limitent pas à des perturbations alimentaires mais entraînent des conséquences physiologiques graves, notamment sur la santé osseuse. Les TCA toucheraient environ 17 % de la population. La prévalence de l’anorexie mentale est estimée à 1,4 % chez les femmes et 0,2 % chez les hommes au cours de leur vie. Le lien entre les TCA et l'ostéoporose requiert une attention particulière, en particulier chez les adolescentes, période déterminante pour l'acquisition du pic de masse osseuse. Ces troubles augmentent le risque d'ostéoporose. Une méta-analyse a démontré que les patients atteints d’anorexie mentale avaient une teneur minérale corporelle totale inférieure de 0,16 kg par rapport aux témoins. Ces troubles entraînent un risque deux fois plus élevé de fractures sévères et augmentent presque par trois le risque de fracture de la hanche. La restriction alimentaire prolongée entraîne des modifications hormonales et métaboliques, notamment une diminution du facteur de croissance analogue à l’insuline-1 (IGF-1) et une altération des axes neuroendocriniens, orientant les réserves d’énergie vers des processus vitaux au détriment de fonctions non essentielles comme la reproduction ou la croissance osseuse. Elle favorise également l’augmentation de la graisse médullaire, qui interfère avec la différenciation des cellules ostéoblastiques et contribue à la diminution de la DMO. En conclusion, la récupération pondérale ne garantit pas systématiquement celle de la masse osseuse, en raison de la complexité et de la diversité des mécanismes impliqués dans la perte osseuse. Ainsi, les répercussions des troubles du TCA sur la santé osseuse sont considérables, justifiant la mise en place d’un dépistage précoce.