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Maladies rhumatismales

Publié le 10 oct 2024Lecture 4 min

EULAR 2024 | Prévention de la polyarthrite rhumatoïde : quelles leçons tirer des essais cliniques et quelles perspectives pour l’avenir ?

Odile MOLY, Toulouse

Lors de la session scientifique sur la prévention de la polyarthrite rhumatoïde (PR) au congrès de l’EULAR 2024, plusieurs intervenants ont présenté les résultats d'essais cliniques récents et les avancées dans la compréhension des stratégies pour prévenir ou retarder l’apparition de la PR chez les patients à risque. Cette session a été marquée par la présentation des résultats des études StopRA, TREAT EARLIER, ARIAA et APIPPRA, chacune apportant des éclairages distincts sur le rôle de différentes approches thérapeutiques dans la prévention de la PR.

Hydroxychloroquine : leçons tirées de l’essai StopRA – par Kevin D. Deane (États-Unis) L’essai StopRA visait à évaluer l’efficacité de l’hydroxychloroquine (HCQ) dans la prévention de la PR chez des patients à risque élevé. Cet essai, impliquant 144 patients, a été interrompu prématurément en raison de l’absence de résultats positifs. Aucune différence significative n’a été observée entre le groupe traité par HCQ et le groupe placebo, que ce soit en termes de développement de la PR ou de réduction des symptômes auto-rapportés, tels que la douleur et le nombre d’articulations douloureuses. Les chercheurs ont conclu que l’hydroxychloroquine n’a pas démontré d’efficacité pour retarder l’apparition de la PR, ni pour améliorer les symptômes chez les patients à risque.   Méthotrexate dans les stades précoces de la PR : résultats de l’essai TREAT EARLIER – par Annette van der Helm-van Mil (Pays-Bas) L’essai TREAT EARLIER a évalué l’efficacité du méthotrexate (MTX) chez des patients présentant des signes précoces de PR sans synovite clinique. Le traitement précoce par MTX a permis de réduire l’inflammation et de retarder la progression vers une PR clinique, avec une amélioration de la qualité de vie des patients. La stratification des risques basée sur les anticorps anti-protéines citrullinées (ACPA) s’est révélée essentielle : chez les ACPA-positifs, le MTX a retardé la PR sans la prévenir totalement, tandis que chez les ACPA-négatifs à risque, il a non seulement retardé, mais aussi prévenu son apparition. Les patients ont perçu cette approche positivement, et l'utilisation du MTX s'est révélée économiquement plus avantageux pour la société.   Abatacept et essai ARIAA : évaluer l’efficacité de l’abatacept dans la prévention de la PR – par Jürgen Rech (Allemagne) L’étude ARIAA (Abatacept in the prevention of rheumatoid arthritis) s'est concentrée sur l’utilisation de l’abatacept chez des patients présentant des signes précliniques de PR, comme des lésions inflammatoires visibles à l’imagerie par résonance magnétique (IRM), mais sans symptômes cliniques apparents. Les résultats ont montré qu’un traitement de 6 mois avec abatacept réduisait significativement l’inflammation articulaire visible à l’IRM et retardait l’apparition de la PR clinique. En plus de ces effets sur l'inflammation, une amélioration de la qualité de vie a également été observée chez les patients traités, notamment en ce qui concerne la réduction des douleurs articulaires et de la raideur matinale. Cet essai met en avant l'importance de l'abatacept en tant qu'option préventive prometteuse pour les individus à risque de PR.   Abatacept et essai APIPPRA : leçons de l’utilisation de l’abatacept dans la phase préclinique de la PR – par Andrew P. Cope (Royaume-Uni) L'étude APIPPRA (Arthritis Prevention in the pre-clinical phase of RA with Abatacept) a examiné l’efficacité de l'abatacept chez des patients présentant un risque élevé de développer une PR, mais n'ayant pas encore de symptômes cliniques apparents. Les résultats ont révélé que l'abatacept réduit les taux de progression vers la PR tout en atténuant l'inflammation sous-clinique, mesurée par échographie. L’étude a également montré que les essais d'interception de la PR sont réalisables et que les taux de progression observés sont cohérents avec ceux des études antérieures. Sur le plan immunologique, les réponses immunitaires adaptatives aggravent les symptômes chez les patients à risque. Les signatures d'autoanticorps et épigénétiques, ainsi que les sérotypes spécifiques comme ceux avec des articulations métacarpo-phalangiennes sensibles, permettent de prédire le risque et la réponse au traitement par abatacept, soulignant l'importance des biomarqueurs dans la prise en charge de la PR. En conclusion, les quatre essais soulignent l'importance du diagnostic et du traitement précoces chez les individus à risque de PR. Bien que l’hydroxychloroquine n’ait pas montré d'efficacité pour retarder ou prévenir l’apparition de la PR, le méthotrexate et l’abatacept se révèlent prometteurs pour ralentir la progression de la maladie et améliorer la qualité de vie des patients.

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