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Hyperuricémies

Publié le 26 aoû 2024Lecture 4 min

EULAR 2024 | Hyperuricémie asymptomatique : une bombe à retardement !

Odile CHOUBERT, Toulouse

Bien que souvent négligée en raison de l'absence de symptômes cliniques, l’hyperuricémie asymptomatique pourrait être un précurseur de diverses complications, soulignant l'importance de la surveiller et de la prendre en charge.

  Bien que souvent négligée en raison de l'absence de symptômes cliniques, l’hyperuricémie asymptomatique pourrait être un précurseur de diverses complications, soulignant l'importance de la surveiller et de la prendre en charge.   Dépôts d'urates asymptomatiques détectés par ultrasonographie dans les articulations et leurs conséquences à long terme, par Mariano Andrés (Espagne) Les dépôts asymptomatiques de cristaux d’urate monosodique (UMS) dans les articulations peuvent avoir des conséquences à long terme, notamment en ce qui concerne l'évolution de maladies arthritiques comme la goutte. Des études montrent que les cristaux d’UMS peuvent être détectés dans le liquide synovial, par échographie et par tomodensitométrie à double énergie (DECT). Bien que ces cristaux soient souvent présents sans symptômes apparents, leur détection pourrait prédire de futurs épisodes de goutte ou d'autres dommages articulaires, tels que des érosions ou de l'ostéoarthrite. Par ailleurs, ces dépôts peuvent également être associés à des inflammations locales ou à des comorbidités, telles que des événements cardiovasculaires ou une insuffisance rénale. Cependant, il manque encore des études longitudinales pour établir des conséquences claires de ces dépôts asymptomatiques à long terme. L'étude TIGER (Transitions in Gout Research), avec un suivi des patients sur 5 ans, vise à comprendre les facteurs qui conduisent de l'hyperuricémie asymptomatique à la goutte clinique, afin de mieux orienter les stratégies thérapeutiques. Les résultats suggèrent une inflammation locale avec un risque de dommages articulaires et de poussées de goutte, ainsi qu'une inflammation systémique liée à l'extension des dépôts. Plus de travaux de recherche sont nécessaires pour comprendre ces relations et déterminer les approches thérapeutiques les plus adaptées.   Rôle des traitements hypo-uricémiants dans les maladies rénales chroniques, par Nicola Dalbeth (Nouvelle-Zélande) La relation entre la fonction rénale et l'uricémie a suscité un intérêt croissant, en particulier en raison de la prévalence de l'hyperuricémie chez les patients atteints de maladie rénale chronique (MRC). Bien que l'hyperuricémie soit associée au développement de la MRC dans des études observationnelles, les essais randomisés n'ont pas confirmé de lien causal direct. Des essais récents montrent que les traitements hypo-uricémiants, tels que l'allopurinol, n'offrent pas de bénéfice significatif pour ralentir la progression de la MRC. De plus, des études chez la souris ont indiqué que seule l'hyperuricémie accompagnée de cristallurie favorise la progression de la MRC. La goutte, souvent liée à l'hyperuricémie, coexiste fréquemment avec la MRC, rendant le traitement plus complexe. Cette coexistence pourrait être due à la réduction de l'élimination de l'acide urique causée par la MRC, ainsi qu'à l'utilisation de certains traitements contre la goutte et la MRC, qui peuvent aggraver l'une ou l'autre des maladies. En pratique, la MRC est courante chez les patients atteints de goutte. Les essais confirment que les inhibiteurs de la xanthine-oxydase ne provoquent pas de lésions rénales. Chez les patients atteints de goutte, le traitement hypo-uricémiant prévient les formes sévères liées aux dépôts de cristaux, réduit l'utilisation d'anti-inflammatoires non stéroïdiens, et améliore indirectement la fonction rénale.   Contribution de l'hyperuricémie aux maladies cardiovasculaires, par Abhishek Abhishek (Royaume-Uni) Un taux élevé d'acide urique est associé à des dommages oxydatifs, à une dysfonction endothéliale et à la prolifération des cellules musculaires lisses vasculaires dans des modèles in vitro et animaux. Des études observationnelles montrent une association entre un taux élevé d'acide urique et les maladies cardiovasculaires. Cependant, les études de randomisation n'appuient pas un rôle causal direct de l'acide urique : abaisser les taux d'urate ne semble donc pas prévenir les événements cardiovasculaires chez les patients sans goutte. L'hyperuricémie ne contribue donc pas directement aux maladies cardiovasculaires sauf par l'intermédiaire des poussées de goutte. Il est donc recommandé de proposer aux patients atteints de goutte un traitement hypo-uricémiant pour prévenir les crises, avec un potentiel bénéfice sur la prévention des événements cardiovasculaires, bien que cela n'ait pas encore été confirmé par un essai clinique.   Modèle de prédiction de la goutte basé sur l'apprentissage automatique, par Shay Brikman (Israël) Une étude rétrospective a exploré le développement d'un modèle prédictif basé sur l'apprentissage automatique pour identifier les patients hyperuricémiques les plus susceptibles de développer la goutte. Cette étude a analysé une vaste cohorte israélienne de plus de 300 000 patients, en se concentrant sur ceux ayant des niveaux d'acide urique sérique élevés, mais sans antécédents de goutte. Un algorithme a été utilisé pour créer le modèle, en tenant compte de diverses caractéristiques démographiques, cliniques et biologiques des patients. Les résultats montrent que les principaux facteurs associés au développement de la goutte incluent des niveaux élevés d'acide urique, l'âge, la présence d'hyperlipidémie, ainsi que l'utilisation d'anti-inflammatoires non stéroïdiens et de diurétiques. Le modèle compact, qui repose uniquement sur ces 5 variables clés, a atteint une performance notable. L'utilisation de ce modèle pourrait permettre d'améliorer la prise en charge des patients en ciblant les interventions préventives sur ceux qui en ont le plus besoin. Ces résultats suggèrent que de tels outils prédictifs pourraient jouer un rôle clé dans la médecine personnalisée, en offrant des soins mieux adaptés aux besoins de chaque patient.

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